Par Sabine Lösing , députée européenne, DIe Linke, GUe/NGL
Le 7 octobre 2015, les député-e-s européen-e-s Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche, France), Marina Albiol et Javier Couso (Izquierda Plural, Espagne), Nikolaos Chountis (Popular Unity, Grèce), Miloslav Ransdorf (Komunistická strana Čech a Moravy, République tchèque) et Sabine Lösing (Die LINKE, Allemagne) ont organisé une conférence de presse commune afin d’exprimer les motivations et la perspective politique qui les a conduit à signer la déclaration « Un plan B en Europe » et à participer au mouvement.
Sabine Lösing s´en explique ainsi:
« Pour les forces progressistes en Europe, l´accord du 13 juillet, qui est décrit par beaucoup comme un coup d´état, a été un choc. L’échec du gouvernement de gauche en Grèce à changer la politique d´austérité a renforcé le sentiment d´impuissance face à la politique régnante en Europe. Comment était-il possible de mettre à genoux un gouvernement démocratiquement élu à ce point?
L´accord du 13 juillet a pu être imposé par l´oligarchie européenne car cette dernière avait un plan B, à savoir celui de l´expulsion de la Grèce hors zone euro, alors que celle-ci était dans le pire état après que son système bancaire a été détruit et son économie mise à l’arrêt.
Pour reconquérir des possibilités d´action politique progressistes, il nous faut un autre plan B, notre plan B.
A quoi peut ressembler une monnaie qui ne sert pas en premier lieu les intérêt du capital, comme l´est l´Euro? Une monnaie n´est pas seulement un moyen de payement. C´est aussi un système de règles et des institutions, c´est aussi un rapport social, et, en tant que tel, un rapport de pouvoir. Les discussions sur des alternatives sont donc des discussions hautement politiques. Qui parle de l´austérité ne peut pas se taire vis à vis de l´euro d´aujourd´hui. Les débats à gauche concernant l´euro sont comme tétanisés. C´est à cause de la sacralisation de l´euro par la gauche, qu´il est devenu un tabou absolu. Les débats sur une monnaie commune sont contradictoires car ceci résulte des contradictions existantes entre les avantages et les inconvénients d´une monnaie unique.
Quelles perspectives existent au sein ou à l´extérieur de l´euro, quels changements sont possibles et judicieux?
Nous souhaitons lancer un débat sur ce sujet. Il est complètement insensé d´alimenter la peur que ce débat conduise à nous faire revenir aux états nationalistes du XIXème siècle. C´est tout simplement impossible et contraire aux objectifs de la gauche, car nous poursuivons le chemin du progrès et de l´internationalisme. »
Communiqué original publié le 11 novembre 15 sur le blog de Sabine Lösing